Est-ce Rasthakan ou l'année du Mammouth qui est un échec ?

On nous avait prévenu. Les grands muguls visionnaires qui nous martèlent de leurs analyses qu'ils appellent "review" et que l'on regarde plus par ennui que par volonté de les côtoyer par écran interposé pendant une période beaucoup trop longue pour un aboutissement qui est soit "c'est de la boue" ou "tout' façon, tant qu'on aura druide malygos et les DK..." nous l'avaient dit. Les Jeux de Rastakhan seront à considérer à leur pleine puissance en avril. Et bien comme à peu près tous les autres "créateurs" ou "influenceurs" qui gagnent leur vie en donnant leur avis sur un jeu destiné avant tout à des enfants en bas âge, ils avaient raison les bougres.

D'un côté, le ladder compte très peu de nouveaux decks. De l'autre, la majorité des tops postés sont à 29 cartes sur 30 des listes du mois de novembre. Ce week-end, la sphère compétitive nous a donné un nouvel argument,   la nouvelle extension étant la moins utilisée sur les 6 disponibles en plus du set de base pour ce tournoi.

Et puisqu'en nouveaux decks, il n'y a pas eu beaucoup de choses qui sont apparues cette semaine (on parlera d'un ou deux decks tout de même), je me suis dis que l'on pourrait explorer la question de savoir si c'est l'extension qui est trop faible ou le passé qui est trop fort.

Alors, tout le monde est déjà en train de se dire " on la connait tous cette réponse, nous enfume pas d'une news", ce à quoi je répondrai qu'on enfume le jambon, et que le résultat est excellent.

C'est parti ? C'est parti !

Rastakhan, extension la moins utilisée seulement une semaine après sa sortie

Lors du HCT Philadelphie, Rastakhan a fait une apparition très mesurée, et sur le top 16 du tournoi, l'extension ne représentait que 2.4% des 1920 cartes utilisées. Les 46 copies de cartes utilisées étaient répartis dans 24 decks différents et seulement 18 cartes uniques étaient jouées.

Sur un peu plus de 130 cartes parues en début décembre, cela ne fait que 13% de l'extension qui a su convaincre les joueurs. 

Si ces chiffres sont relativement inquiétants pour une extension qui n'a même pas une semaine, il y a néanmoins de très bonnes choses si on se penche sur la qualité des cartes qui ont été jouées, car ce sont pour la plupart, des cartes à impact qui ouvrent soit des archétypes soit des plan de jeu.

Maitre du Mojo Zihi : 8 copies dans 8 decks

C'est (et de loin à mes yeux) la carte qui a le plus d'impact dans cette extension et qui à ouvert beaucoup plus de rythme à certains decks. Notamment les decks comme le paladin pair, ou le démoniste pair, des decks qui veulent imposer leur rythme sur la partie et qui peuvent avoir du mal contre des decks de combo qui les bloquent une fois qu'ils ont atteint une certaine partie du match.  Zihi permet de bloquer certaines réponses et de repousser la zone de confort de ces decks à plus tard dans le match. Dans un tournoi où druide malygos et chaman carniflore étaient très présent, la carte a brillé.

PIllage : 6 copies dans 3 decks

À elle seul, la carte a relancé le voleur plaie des rois dans le monde compétitif. En lui permettant d'intégrer des pirates qui lui donnent plus de rythme en début/milieu de partie. Et surtout plus d'options pour récupérer sa dague en permanence. 

Esprit du Tigre : 5 copies dans 3 decks

La carte a su trouver sa place en paladin pair afin de servir comme outils de valeur et en préparation aux zones afin de vider et remplier la table en même. Encore pas mal critiquée par pas mal de joueurs, la carte apparaît néanmoins dans la majorité des decks. 

Gonk, Le raptor : 1 copie dans 1 deck

Avec des reviews très mitigée lors de sa révélation, la carte a néanmoins su convaincre quelques joueurs de l'ajouter dans leur version malygos ainsi que 2 traquenard pour avoir un combo qui peut vider la table, et qui avec Floop ou le manipulateur sans visage est capable d'ouvrir un second combo OTK au deck.

Zul'jin : 2 copies dans 2 decks

Peut-être la seule carte décevante dans les nouvelles. Alors que la carte est réellement puissante et a poussé le chasseur sorts sur la première semaine, le chasseur râle d'agonie est toujours écrasant de domination et a fait que zul'jin est au final très peu utilisé comparé aux attentes générales. 

Rastakhan est très loin de la puissance de Kobolds et Catacombes de l'an dernier, extension qui avait développé énormément d'archétypes dont le démoniste cube, deck encore compétitif à ce jour. Mais, même si les chiffres sont mauvais en termes d'utilisation, je pense que l'impact de l'extension sera néanmoins très positif.

Beaucoup de joueurs ont dit que le méta n'était pas vraiment un problème, c'était la puissance des decks en haut de la pyramide qui l'était. Si Rastakhan permet de réguler cette puissance avec des cartes qui permettent de contrôler certains aspect de leur stratégie, je vois plutôt ça comme une réussite. 

Le Bois Maudit et Armageboum aussi ont été très peu utilisées ?

Après le podcast que l'on a fait avec Wolwi et Trec, on est arrivé à la conclusion que le Bois Maudit était tout de même beaucoup plus impactant que Armageboum et Rastakhan cette année. Et c'est vrai au vu de toutes les mécaniques que simplement Genn et Baku ont apportés. C'est d'ailleurs peu être l'extension la plus impactante sur ces deux années quand on regarde le métagame actuel (paladin impair, voleur impair, paladin pair, chasseur râle d'agonie, chaman pair, démoniste pair...)

Mais même le Bois Maudit qui a eu tant d'impact sur le jeu, ne sert presque à rien si on lui retire l'année passée pour ses decks clefs. Les mécaniques de pair et impair ont eu énormément d'impact sur les stratégie de rythme, en leur donnant une meilleure stabilité en se reposant sur leur pouvoir héroïque.

Cependant, la majorité des decks de contrôle, ou ceux avec des stratégies complexes se reposent sur leurs Chevalier de la mort, ou leurs armes, en somme des mécaniques qui viennent de l'année passée.

Et c'est là qu'est le problème au final, c'est que les decks agressifs ont toujours existé et trouvent toujours un moyen de créer plusieurs archétypes compétitifs. A l'inverse, l'année du corbeau n'a produit presque aucun deck contrôle en dehors de guerrier impair, qui est malheureusement très mauvais actuellement à cause des decks combos comme chasseur râle d'agonie et carniflore.
Reste carniflore, dont la carte maîtresse vient du Bois Maudit, mais dont le combo disparaîtra surement avec les Saronites, Zola et Gravats en janvier. 

Donc à la question de base, la réponse parait évidemment que le mammouth est bien trop fort pour laisser sa place au corbeau. Mais comme à chaque fois, j'aime bien me demander si tout n'était pas prévu et si on arrêtait un instant de partir du principe que Blizzard a mis les pire développeurs possibles sur son jeu.

Alors prenons 2 hypothèses qui devraient sembler raisonnable : 

• Blizzard s'est rendu compte de la puissance de l'année précédente et corrige le tir en baissant progressivement le niveau pour qu'à la rotation en avril, les extensions aient une uniformité. On devrait donc s'attendre à voir le métagame s'orienter autour de deck avec la puissance de Carniflore ou paladin impair comme haut du panier. Et soit se stabiliser vers ce niveau là (donc en fait, c'est un peu pareil que maintenant hein... pourquoi on râle en fait ?) soit continuer de baisser sur les prochaines années.
• Blizzard avait prévu de faire un système basé sur une alternance entre les années, une année forte dominante, qui est soutenue par une année en apparence plus faible, mais qui subit surtout le fait que les corps des decks soient ceux de l'année précédente.

L'année prochaine, on aurait ainsi soit une année forte qui tire partie des cartes de cette année, soit une année qui viendrait renforcer les concepts développés durant cette année (nouvelles cartes spéciales paires ou impaires, un nouveau combo pour carniflore ...).

Le lanceur de bananes relance les OTK

Pour ceux qui n'aime pas trop les réflexions dans lesquels je pars sur l'avenir du jeu. Voici les deux decks qui ont marqué cette semaine.

Le mage Quête

Ressorti d'un grand sommeil qui durait depuis la dernière rotation, la quête du mage a trouvé un outil dans cet extension et également dans les nerfs de septembre. 

En effet, c'est le seul deck qui utilise actuellement une des cartes introduites pour compenser le passage au panthéon de Ragnaros, Sylvanas, l'oracle froide-lumière et consorts. Là où tout le monde a dit que les cartes étaient trop aléatoires ou trop simples, qu'elles ne servaient qu'à remplir le vide en terme de nombre de cartes disponibles pour chaque classe, le mage quête est très content de trouver une carte qui, pour 1 mana, lui donne un sort aléatoire.

Mais l'outil important est le nouveau lanceur de banane, qui donne au deck deux sorts très faciles à utiliser avec une créature peu chère qui vient occuper le début de match. 

Le deck n'est pas parmi les puissants du métagame actuel, mais comme l'a montré Fenom à Philadelphie, le deck peut très bien s'intégrer dans une line up combo qui vient contrer les stratégies lentes. En ladder, Magicgeek a atteint le #5 en Europe, mais le méta est en train de s'accélérer avec le retour des stratégies agressives, et le deck pourrait rapidement perdre de sa puissance. 

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Le nouveau prêtre combo

Anduin et Tyrande ont été très actif en ce début d'extension. D'abord avec le retour du prêtre contrôle dragon, puis avec la domination du prêtre APM pendant plusieurs jours (et le deck est encore toujours très actuel). C'est sous une troisième forme que le deck s'illustre avec cette fois-ci un deck combo assez discret que l'on ne croise que dans les très hauts rangs du ladder légende.

Le deck se présente sous un hybride entre le combo esprit divin et feu intérieur, mais intègre également la mécanique de résurrection pour profiter au maximum du Grizzli du bois maudit et de l'horreur des tombes qui sont les cibles principales du combo.

Le deck utilise également le lanceur de banane afin de donner des sorts en combinaison avec lyra, le pyromancien ou simplement pour augmenter le potentiel de résistance de ses créatures comme la clerc du conté du nord, l'élémentaire radieux ou l'acolyte de la souffrance. 

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