Le débat sur le format spécialiste s'intensifie : L'identité des classes n'a plus de sens

JHden | 08/05/2019 à 11h51 - 12

Les championnats du monde sont terminés et les regards se tournent vers la reprises des Open cups pour se qualifier à Séoul ce mercredi. Pour relancer l'intérêt des spectateurs et profiter de la période creuse avant le début des Opens, Esports Arena a décidé d'organiser son second "Specialist Showdown" après le premier en décembre dernier.

Rassemblant 12 joueurs mondialement connus, le tournoi était l'occasion parfaite de voir ce que les pros pensent du format puisqu'ils n'ont pas besoin de participer aux Open cups, étant pour la majorité invités à Las Vegas dû à leur résultats sur 2018.
Le tournoi a essentiellement réussi à remettre le feu aux poudres en ce qui concerne l'intérêt du format spécialiste tant pour les joueurs que pour les spectateurs.

L'autre actualité de la semaine a été le début des House Rivalries, un tournoi en équipe au format conquête, dans lequel les decks performants étaient bien loin de ceux qui dominent dans le format spécialiste, montrant un métagame proche dans les decks utilisés mais différents dans les taux de victoires.

Une semaine sous le signe de la polémique et de la demande de changement, pourquoi le format spécialiste est déja critiqué après seulement deux mois d'existence. C'est parti pour tenter de comprendre ce début d'année 2019 raté.


12 joueurs, 10 voleurs : L'identité des classes n'a plus de sens

D'un point de vue de joueur, le Specialist showdown était un tournoi assez intéressant, beaucoup d'idées différentes sur le Voleur se sont confrontés. Nous avons les feux follets dans le deck afin d'activer plus facilement les combos, des listes avec plus de valeur basée sur le cire pilleur, d'autres avec beaucoup de casse-armes pour le match miroir (alors que beaucoup disent que le match miroir n'est pas dépendant de cela).

Pour le joueur compétitif, avec la période de qualification à Séoul qui commence, voir toutes ces idées s'affronter et pouvoir déterminer ce qui est le plus efficace est très intéressant.

D'un point de vue de spectateur en revanche, voir des miroirs de Voleur pendant 3 jours est très loin d'être le plus intéressant à regarder. Encore plus quand les joueurs avaient le droit de streamer leur point de vue, et qu'entre leurs match de tournoi, ils faisaient du ladder, autant vous dire que le chat à ce moment demandait à changer le deck.

Tout au long du tournoi, beaucoup de débats ont eu lieu sur Twitter, de nombreuses "personnalités" cherchant à comprendre si le tournoi n'intéressait pas à cause du format ou de l'omniprésence du Voleur. La réponse a été assez unanime, le format valorise une classe en particulier, et donc met en avant les problèmes que celle-ci provoque.

Si, en France, les derniers tournois ont beaucoup mis en avant le guerrier et le fait qu'il dominait de la tête et des épaules. Chez les pros, ce serait apparemment le Voleur qui serait le meilleur. Le tournoi avait vu un seul guerrier (RayC) et il a fini dans le top 4, loin d'être ridicule donc, malgré le 3-0 très sec qui l'élimine du tournoi infligé par le voleur de RDU.

L'argument que beaucoup de joueurs ont avancé quand on leur a posé la question de pourquoi le Voleur plus que le Guerrier, et la réponse dominante a été que le Voleur est une classe beaucoup plus flexible dans ses possibilités. Il peut passer de listes très agressives à des stratégies de long terme avec seulement 5 cartes. Le guerrier a moins de flexibilité à ce niveau et il est souvent cantonné à des cartes techniques dans l'archétype qu'il a choisi. 

Le second débat, qui lui est beaucoup moins ressorti durant le week-end, est le fait que les classes n'ont plus d'identité comme c'était entendu à la base du jeu. Le Druide n'a presque plus aucun rapport au mana, le Chasseur peut faire du sort, des bêtes, des méca sans vraiment avoir de préférence, l'archétype principale de Mage ne joue que 4 sorts...

Actuellement, l'identité d'une classe est "forte", "moyenne" et "nulle", il n'y a plus de choix de classe pour une mécanique qui lui est propre. Il est évident que depuis toujours les classes sont choisies pour leur puissance lorsqu'il s'agit d'aller à un tournoi, mais depuis le format spécialiste, on ne choisit plus que pour ça. Toutes les classes qui ne sont pas considérées comme fortes disparaissent, car on ne peux en choisir qu'une.

Le format conquête avait le défaut de ne pas montrer beaucoup de choses différentes en termes de stratégies, on cherchait à battre les decks agressifs, les decks contrôles ou l'un des deux decks dominants du moment, et c'était la raison qui ont poussé à son changement, au bout de 3 ans, on en avait fait le tour.

Le spécialiste souffre de cette même critique (c'est bon, on a fait le tour) au bout de 2 mois. Et cela est dû évidemment au fait qu'une seule classe est beaucoup trop rébarbatif pour le joueur moyen, mais surtout que les stratégies disponibles sont beaucoup trop réduites sans un équilibre d'au moins 5 ou 6 classes. Ce qui n'a presque jamais été atteint dans l'histoire du jeu.


Les tournois en mode conquête deviennent un renouveau

Depuis le lancement des Open cups en format spécialiste, quelques organisateurs de tournois ont décidé de conserver le format conquête ou KOTH, notamment les tournois par équipes. C'est le cas des championnats de France par équipe (les ECN) et des House Rivalries, un tournoi réunissant 30 équipes européennes.

Si le tournoi a vu ses 3 premiers tours se passer ce samedi, les résultats des différentes decks dans le format ont montré que le Guerrier et le Voleur pourraient ne pas être si dominants que ça. Sur cette première semaine, le Chasseur et le Druide ont eu de meilleurs scores que le Voleur. Et le Guerrier a été une des pires classes.

Tout d'abord, le fait de ne pas pouvoir adapter sa decklist signifie qu'on doit orienter son deck et que des mauvais match ups vont arriver, et ensuite, les autres decks sont là soit pour battre Voleur, soit guerrier puisqu'on est sur que ces 2 classes là seront présentes.

Les deux classes sont toujours très fortes, mais le fait qu'elles ne puissent pas se servir de version optimisée pour le match up en question alors que l'adversaire l'avait lui prévu. Ainsi, leur puissance se traduit en popularité, qui permet de stabiliser leur puissance par l'adaptation à ces match ups qu'ils savent vont arriver.

Il n'y a jamais de remise en question du niveau de puissance des classes (à part sur la première game où on ne choisit pas son deck) et le métagame se fige alors très rapidement et durablement.

Sur le tournoi, nous avons 3 stratégie dominantes. Celles qui voulaient battre Voleur (Guerrier contrôle, Prêtre nomi, Voleur, Druide token) et qui avaient donc des decks défensifs ou qui pouvaient très vite prendre la table.  Ceux qui voulaient battre Guerrier (Guerrier bombe, Mage invocateur, Voleur nomi, Chasseur midrange) et qui avaient des listes avec beaucoup de valeur potentiel et qui cherchaient à mettre la pression sur du moyen ou long terme.

Enfin, ils y avait les stratégies qui voulaient battre Mage ou cChasseur qui sont les deux classes après Voleur et Guerrier dans beaucoup de rankings (cette stratégie est d'ailleurs première des rondes actuellement avec un score de 3-0). Cette stratégie se basaient sur les 4 decks agressifs du moment (Démoniste zoo, Druide token, Voleur tempo, Chasseur méca), et actuellement deux de ces 4 decks sont vu comme désastreux en format spécialiste, comme les decks agressifs se sont démolir par Voleur et Guerrier une fois les sides utilisés.

Au delà du débat sur le fait que le format spécialiste est répétitif et peu intéressant d'un point de vue spectateur, quand on commence à se dire que le format que l'on vient de changer car il n'était pas assez intéressant l'est toujours plus que le nouveau. C'est que l'on a un vrai problème non ?

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