Le mot-clé imprégnation : Un pas de plus vers l'année du board ?

JHden | 19/07/2022 à 16h39 - 2

Si vous suivez nos revues des cartes en vidéo avec les copains Wolwi et Trec, vous avez déjà probablement une idée de ce que je pense de l'extension Meurtre au Château Nathria jusqu'à maintenant. Aujourd'hui, j'aimerais que l'on parle d'un aspect précis de ce qui nous attend à partir du 2 août, à savoir le mot-clé de l'extension : Imprégnation. 

Le principe est simple, voir nos serviteurs en jeu être éliminés nourrit nos serviteurs en main avec l'imprégnation. Une mécanique qui donne énormément de valeur à la table donc, et qui amène encore de l'eau au moulin de la désormais fameuse formule "L'année du board".

Bien que la carte soit assez vivement critiquée pour avoir allongé la durée moyenne des parties, le Prince Rénathal a tout de même réussi à redonner un peu de sens à la table dans Hearthstone. Avec 40 points de vie, les decks sont bien plus résilients face aux stratégies de dégâts directs.

Pour l'instant, cela a surtout permis aux decks d'avoir plus de temps pour mettre en place leur stratégie de valeur. Mais le mot-clé Imprégnation s'intègre dans cette logique également tout en mettant l'accent sur les serviteurs joués. En effet, un deck qui utilisera cette mécanique devra composer afin de tenir jusqu'à imprégner ses serviteurs et pouvoir les utiliser à leur pleine valeur. 

Sire Denathrius, le Dévoreur insatiable ou encore le Golem Pêcheur, toutes ces cartes vont avoir besoin de temps pour atteindre leur puissance maximale, et de plusieurs serviteurs qui viendront les nourrir par ailleurs.

La question que j'aimerais poser dans cet article est simple : L'imprégnation est-elle une récompense suffisante pour que les serviteurs soient au centre du jeu ?
 

1. Quel style de jeu pour l'Imprégnation ?

Plus le temps avance et plus Hearthstone devient rapide. Les decks cherchent soit à s'installer dès les premiers tours, créant énormément de pression sur leur adversaire, où dans le cas inverse ils cherchent à contrôler cette pression et installer leurs synergies, souvent par le biais de beaucoup de pioche dès que la situation le permet. 

Dans cette logique, je ne sais pas vraiment que faire de la mécanique d'Imprégnation qui ne semble coller ni à l'une, ni à l'autre façon de jouer au jeu. 

Dans le premier cas, je ne cherche pas réellement à garder des cartes en mains. Au contraire, ce que je souhaite, c'est être flexible dans ma manière d'imposer ma stratégie à l'adversaire. Dans cette optique, bien que nourrir mes serviteurs avec l'imprégnation parait être assez simple, les decks qui veulent vite se développer ont tendance à jouer plus de serviteurs. Je vois aussi que je vais devoir garder une carte en main pendant un long moment avant de pouvoir l'utiliser à son plein potentiel. 

Une fois imprégnée, la carte deviendra surement l'une des plus puissantes de mon deck, mais il faut mettre cela en rapport avec le fait que j'ai joué avec une carte de moins en main jusqu'à ce moment-là. Pour un deck de curve ou basé sur une pression rapide, cela peut se révéler être un sacré désavantage. 

Dans le second cas de figure, le temps pour imprégner ma carte ne devrait pas être un problème. En effet, un deck de réponse est souvent prêt à prendre le temps et à s'adapter au rythme qui lui semble le plus adéquat, là où un deck agressif n'a qu'une seule vitesse. 

La limite dans ce cas-là sera la quantité de serviteurs que nous devons développer afin d'imprégner nos cartes en main. Jouer des serviteurs n'est pas vraiment le problème, c'est le fait qu'un serviteur est plus lent qu'un sort dans une logique réactive. Ainsi, ces decks ont tendance à jouer des sorts en majorité, n'utilisant les serviteurs qu'une fois que la situation est stabilisée, ou qu'ils ne sont pas encore à risque. 

Le Prince Rénathal a énormément aidé dans ce domaine, et des decks à 40 points de vie peuvent désormais jouer des serviteurs et accepter de perdre des points de vie bien plus librement qu'auparavant. De ce fait, j'imagine que ce sont les decks midrange ou contrôles qui vont le plus profiter de l'imprégnation.

Les decks agressifs ou combo eux, vont chercher à avancer vers leur condition de victoire prédéfinie et seront souvent ennuyés par la condition d'activation, qui demande un temps qu'ils n'ont souvent pas envie de prendre. Des petits serviteurs avec une condition très rapide (1 ou 2 serviteurs à perdre) pourraient coller à ces decks. Les plus gourmands en sacrifices devraient en revanche être plus difficiles à utiliser dans des decks qui commencent la partie avec une logique de contre-la-montre.


2. Le problème Topdeck 

Si la première partie faisait la différence entre les archétypes et leur rapport à la mécanique d'Imprégnation, la limite que beaucoup ont vu en ce qui concernent ce nouveau mot-clé s'appliquent à tous : les cartes sont mauvaises en topdeck. 

Le principe même de ces cartes est de gagner de la puissance en voyant nos autres serviteurs périr au combat. Cependant, une portion non négligeable des parties dans Hearthstone se jouent en fonction de la pioche de chacun, et dans le cas des cartes avec l'Imprégnation, on va souvent discuter de pioche morte. Au moins pour un ou deux tours. 

Bien que l'on ai déjà établi que l'imprégnation ira dans le sens de decks midrange ou contrôles, qui peuvent se permettre d'à la fois prendre le temps et de jouer des serviteurs dispensables, Hearthstone reste un jeu dans lequel la réactivité et l'utilisation optimale du mana sont au cœur du gameplay de tous les decks.

Ainsi, piocher une carte inutile ne serait-ce qu'une ou deux fois dans la partie pourrait être synonyme de défaite cuisante, particulièrement en fin de partie. De même, on peut se demander de la nécessité de garder ces cartes au mulligan, afin d'être sûr qu'elles soient imprégnées, au prix d'avoir une main de départ assez faible pour le début de partie. 

Certaines classes disposent de beaucoup de pioche, je pense notamment à Démoniste ou Druide qui peuvent se remplir la main pendant leur phase passive de la partie. Et qui vont donc accumuler les Imprégnations qui s'activeront ensuite durant la phase plus active du deck. L'Ecaille d'Onyxia par exemple, devrait permettre à Malfurion d'activer n'importe quelle carte avec l'Imprégnation très rapidement, ce qui compenserait ce problème d'une carte qui est à priori très faible tant qu'elle n'est pas imprégnée. 

Mais même dans ce cas de figure très positif, la majorité des cartes avec l'imprégnation seront difficilement jouables le tour auquel elles sont piochées.  Ce simple problème d'être une carte moyenne au mieux pourrait rendre les choses très difficiles rapidement.

Contre les decks agressifs spécifiquement, et si vous pensez qu'il n'en existe plus, je vous encourage à aller voir les cartes du Chasseur de démons au Château Nathria, l'imprégnation pourrait être difficile à utiliser. Ainsi, même dans un deck construit pour favoriser l'activation de l'effet, il y a des decks qui vont vous pousser à utiliser vos cartes rapidement. Ils ne vous permettront pas de vous développer afin de maximiser l'Imprégnation de vos cartes. Cela peut être un bon contre-pouvoir à la mécanique, ou tout simplement une façon de la tuer dans l'oeuf. 


3. Conclusion

Du point de vue de la mécanique en elle-même, je dois avouer que l'Imprégnation me plait beaucoup. J'aime ces parties dans lesquelles je peux planifier mes tours à moyen ou long terme et voir ma main évoluer avec le temps pour conserver la pression que je cherche à imposer à mon adversaire. 

Cependant, si Rénathal a déjà réussi à redonner du sens au développement de la table et à la pression constante en augmentant les points de vie à 40, on peut se dire que l'extension qui arrive a été prévue pour un jeu à 40 points de vie, et donc qu'elle devrait continuer à pousser dans ce sens. 

Je ne doute pas que l'Imprégnation soit une mécanique bien pensée dans cette logique, et que sur le papier elle continue de pousser dans cette logique de valeur durable de nos serviteurs. Toutefois, cette mécanique a aussi des limites qui paraissent assez évidentes et qui peuvent être abusées par l'adversaire.

Et cela est encore plus vrai quand on regarde les autres cartes qui ont pu être révélées dans cette extension, mais ce sera sujet de futurs articles.  

Tags : Hearthstone Metagame
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