Le Royaume-Uni défavorable au rachat d'Activision Blizzard

C'est Robert Kotick qui va être content
JudgeHype | 08/02/2023 à 15h43 - 15

L'autorité de la concurrence et des marchés britannique a présenté les premiers résultats de son enquête sur le rachat d'Activision Blizzard par Microsoft. LA CMA estime que cette acquisition, dont le montant atteint 69 milliards de dollars, pourrait entraîner une hausse des prix, une réduction du choix ou une diminution de l'innovation pour les joueurs britanniques.

Au cours des cinq derniers mois, les employés ont analysé plus de 3 millions de documents internes des deux entreprises. Ils ont également passé des auditions, tant chez les concurrents que chez les joueurs eux-mêmes, en vue de comprendre les tenants et aboutissants de cette méga fusion dans le domaine des jeux vidéo.


Le Cloud pointé du doigt

La CMA estime que Microsoft tirerait un énorme avantage du catalogue de jeux vidéo d'Activision Blizzard. À l'heure actuelle, le géant de Redmond représente déjà 60 à 70% des services mondiaux du Cloud Gaming. 

Or, Microsoft dispose déjà de sérieux atouts dans ce domaine avec la Xbox, son système d'exploitation Windows et une infrastructure de taille mondiale dans le cloud computing (Azure). L'arrivée de franchises comme Call of Duty pourrait assommer la concurrence si Microsoft décide d'en limiter l'accès à ses clients.

La CMA a provisoirement constaté que l'achat de l'un des éditeurs de jeux les plus importants au monde renforcerait cette position de force et réduirait considérablement la concurrence à laquelle Microsoft serait autrement confrontée sur le marché du cloud gaming au Royaume-Uni. Cela pourrait modifier l'avenir du jeu, et potentiellement nuire aux joueurs britanniques, en particulier à ceux qui ne peuvent pas se permettre ou ne veulent pas acheter une console de jeu ou un PC de jeu coûteux.


Le problème Call of Duty

Lors de son enquête, la CMA a constaté que le marché pourrait être perturbé si Microsoft décide de garder la franchise Call of Duty pour ses propres services et consoles. Bien que l'entreprise ait précédemment communiqué que ce ne serait pas dans son intérêt de travailler de la sorte, l'autorité britannique a constaté que Microsoft a déjà agit de cette façon dans le passé, notamment pour les jeux Starfield et Redfall de Bethesda.

Les conclusions provisoires de la CMA notent que cette stratégie, consistant à acheter des studios de jeux et à rendre leur contenu exclusif aux plates-formes de Microsoft, a été utilisée par Microsoft à la suite de plusieurs acquisitions précédentes de studios de jeux.

La CMA a provisoirement constaté que l'affaiblissement de la concurrence en restreignant l'accès des autres plates-formes aux jeux d'Activision pourrait réduire considérablement la concurrence entre Xbox et PlayStation au Royaume-Uni, nuisant à son tour aux joueurs britanniques.


La solution ? Diviser le gâteau !

Dans l'un des documents, la CMA suggère plusieurs solutions pour régler les problèmes de concurrence. Cela va de l'interdiction pure et simple de la fusion à la séparation de certaines entités. Ainsi, la CMA suggère trois possibilités :

  • Séparer l'activité associée à Call of Duty. La franchise n'intègrerait donc pas Microsoft.
  • Microsoft rachèterait Activision seulement, mais pas Blizzard et King.
  • Microsoft rachèterait King, mais pas Activision et Blizzard.

L'autorité précise qu'il s'agit de solutions potentielles et qu'elle examinera toutes les suggestions qui proposées par les sociétés concernées.

Les semaines à venir seront cruciales pour Activision Blizzard et Mircosoft. La CMA attend en effet leur retour pour le 1er mars 2023 au plus tard. Elle prendra ensuite le temps d'analyser la situation et rendra son verdict final le 23 avril 2023.

Source : Gov.uk
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