Les anciens archétypes dominent la 1ère semaine de la rotation Hearthstone !

La rotation est un moment presque magique chaque année. On se dit que toute la frustration accumulée au cours de l'année vis-à-vis des archétypes dominants va disparaître. À la place, on s'attend à voir de nouveaux archétypes apparaître et relancer un nouveau cycle dans lequel nous avons tout à découvrir. 

Comme beaucoup d'avis que j'ai pu voir durant la période de révélation des cartes, j'étais très enthousiaste pour la sortie de l'extension. Malgré la suite un peu plus morose, je me suis d'ailleurs beaucoup amusé à tester différents archétypes sur mes héros préférés lors des premiers jours. J'ai aussi passé beaucoup de temps en arène, un mode de jeu qui permet de tester des choses différentes et qui est souvent très plaisant juste après une extension. 

Malheureusement, si l'arène a su me donner un terrain de jeu très agréable, le mode standard est vite retombé dans ses travers dans ce début d'année du Loup. Après seulement 48 heures, quatre des cinq decks les plus performants selon HSReplay étaient des archétypes qui existaient avant la rotation, avec uniquement le DH Marginal représentant l'année du Loup. 

En particulier, le Chevalier de la Mort et le Paladin ont démarré très fort. N'ayant pas fait la rotation comme les autres, le Roi Liche a simplement continué sur les archétypes qu'il connaissait. Malheureusement, la synergie réunissant les trois runes n'a pour l'instant pas du tout fonctionné, et ce sont chaque rune, individuellement, qui domine pour la classe. 

En ce qui concerne Uther, l'archétype Pur a seulement intégré de nouvelles cartes, et le deck a désormais une forte synergie autour des boucliers divins, mais n'a pas changé son fonctionnement. 

Blizzard a très vite réagi à cette situation, en changeant trois cartes, une pour chaque classe évoquée. Cette réaction rapide est à souligner, et montre que les développeurs étaient prêts à intervenir si la rotation ne collait pas à leurs attentes. Malheureusement, trois jours après ces changements, le constant reste le même : 

Parmi les dix decks les plus efficaces selon HSReplay, seuls deux n'existaient pas avant la rotation, amenant à la sensation que très peu de choses ont changé avec le passage à l'année du loup.

Alors, peut-on déjà parler d'un raté en ce qui concerne la fête des légendes, ou est simplement la conséquence du temps que demandent les nouveaux archétypes à se mettre en place et trouver le bon équilibre ? 

Après cette longue introduction, je vous propose d'analyser les decks basés sur de nouveaux concepts que l'on attendait. Et de chercher ensemble, la raison de leur très faible impact sur Hearthstone jusqu'à maintenant. 

1. Les decks combos ne peuvent pas exister pour l'instant

Druide Tony, Mage Freeze ou même Démoniste Thaddius, les decks à très forte synergie existent bel et bien depuis la rotation. Cependant, aucun de ces decks n'a pour l'instant réussi à dépasser la barre des 50 % de taux de victoire. 

D'ailleurs, si les joueurs continuent de chercher à faire fonctionner le deck Druide, et ont trouvé des synergies très intéressantes dans le deck. Jaina et Gul'dan ont quant à eux déjà perdus beaucoup de popularité sur leurs decks de combos depuis la semaine dernière.

Le démoniste Thaddius est toujours le deck le plus populaire de la classe, en grande partie dû au fait qu'aucun deck démoniste ne semble efficace à l'heure actuelle. Quant au Mage, la classe parait s'être tournée vers la valeur sûre de l'année dernière : les Squelettes animés et l'Alibi solide. 

La raison pour laquelle ces decks n'arrivent pas à s'installer convenablement dans le métagame, et aussi pourquoi les classes qui ont le choix entre jouer un archétype contrôle ou combo, choisissent la première option. Ce sont justement les decks qui ont conservé leurs synergies de l'année de l'Hydre. 

En particulier Chasseur de démons Relique ou Marginal, ainsi que Chevalier de la mort Givre, mais on voit Voleur Miracle revenir très fort également. Ces trois archétypes, basés sur les dégâts directs et l'explosivité (surprise !), ne laisse pas le temps aux decks combos de se mettre en place, les poussant à rester dans une logique réactive toute la partie. 

Ces archétypes, basés sur d'anciens concepts, n'ont pas eu à innover pour trouver leurs marques dans la Fête des Légendes, et en retirent deux gros avantages sur les autres. 

Le premier est la facilité de trouver des listes très vite performantes, puisque les concepts sont déjà maîtrisés par les joueurs. Pour comparaisons, l'idée du Pogoteur pot-pourri en Druide a mis quatre jours à devenir populaire. Le second avantage est la concentration sur des mécaniques explosives et la possibilité de dégâts directs, qui semblent avoir été beaucoup moins poussées avec cette nouvelle extension. 

À cause de ce trio dominant, auquel on pourrait aussi ajouter Paladin Pur, véritable bourreau de Malfurion, même s'il adopte un plan de jeu différent des decks cité au-dessus. Ce sont les decks contrôles qui profitent de ce début d'extension, leur contre naturel que sont les decks combos étant très difficile à jouer en ce moment. 

En particulier chez les archétypes défensifs, Chevalier de la mort Sang est le deck le plus populaire dans Hearthstone à l'heure actuelle. En général, les decks défensifs mettent un peu de temps à apparaître, dû à leur besoin de savoir quels decks ils doivent contrer et trouver le bon équilibre. Dans le cas présent, puisque les decks à contrer sont les mêmes qu'avant la rotation, et que le Roi Liche n'a perdu aucune carte, le deck n'a eu besoin d'aucun travail pour se construire rapidement. 

Dans cette boucle, les decks issus de la nouvelle année sont les decks combo, et donc les moins bien lotis. En effet, non seulement ce sont ceux qui doivent travailler pour optimiser leur deck ce sont aussi ceux qui sont naturellement faibles face aux decks dominant du moment. 

2. Trop peu de cartes pour rivaliser avec les synergies complètes

Certaines synergies, comme Dame S'theno en Chasseur de démons, ou la synergie Pure en Paladin, ont reçu beaucoup de soutien durant l'année précédente. Ainsi, ces fondations d'archétypes ont non seulement l'avantage d'avoir plus de soutien que les cartes que l'on vient de recevoir. Elles ont aussi eu beaucoup plus de temps pour affiner ces synergies durant l'année de l'Hydre. 

Finalement, la solution à ce problème n'est qu'une question de temps. Les meilleurs decks ayant déjà atteint leur plein potentiel, les nouveaux decks les rattraperont au fur et à mesure que l'on s'habitue aux synergies et affine les decks. Oui, mais… 

Affiner un deck en prenant rouste sur rouste par des decks que l'on affrontait déjà avant la rotation, ça ne donne pas vraiment envie voyez-vous. Ainsi, même si certains ironisent sur le fait que cette rotation est la moins chère de tous les temps, puisqu'il suffit d'avoir les cartes de Chevalier de la mort, Voleur ou Chasseur de démons de l'année dernière pour avoir un super deck. D'autres commencent déjà à se dire qu'ils vont faire une pause jusqu'au patch ou mini-set. 

Preuve de cette incapacité des nouvelles synergies à faire face, l'archétype réunissant les trois runes du Roi Liche est de très loin le pire de la classe. Pourtant, ce dernier a reçu des cartes dans l'extension précédente et celle-ci. Néanmoins, avec ses cartes clés qui coutent sept (Sindragosa, reine du Givre) et dix (Vive explosion nécrotique), la partie est souvent trop mal engagée pour que l'une de ces deux cartes ne la rattrape lorsqu'elle devient enfin jouable. 

Au-delà du temps nécessaire à affiner un archétype, l'autre problème que rencontrent les nouveaux decks est la flexibilité dans la façon d'entourer leurs cartes clés. Puisque nous ne sommes qu'à la première extension de l'année, les archétypes qui viennent juste d'arriver n'ont pas encore tout leur soutien potentiel. Pour le Druide pouvoir héroïque par exemple, imaginons qu'un sort soit dans le mini-set avec l'effet "Inflige l'attaque de votre héros à tous les serviteurs". On aurait une tout autre discussion quant à la capacité de Malfurion à se placer dans le métagame actuel. 

Et pour les joueurs qui ont compris cette impasse due au petit nombre de cartes en avril, comparé à une fin d'année. Ces derniers font vite le calcul que leur nouvel archétype préféré n'a que très peu de chance, et à condition d'énormément de temps, de pouvoir rivaliser avant au minimum le prochain mini-set. 

3. Conclusion

Comme toujours, l'objectif principal d'un joueur est de remporter le plus de parties possibles. Et bien que cela nous pousse à constamment chercher à s'améliorer, à adapter nos decks ou à en changer, ce qui amène à de meilleurs decks. La rotation a tout de même assez mal commencé d'un point de vue originalité, il faut bien l'avouer. 

Le jeu est toujours aussi rapide et punitif, ce que je considère être une bonne chose personnellement. Mais il l'est aussi à cause des mêmes cartes, ce qui amène un sentiment de lassitude très rapidement lorsque l'on joue. Chasseur de démons Marginal a été une bonne surprise à mes yeux, et je suis avec grand intérêt la folle épopée du Chaman Totem, qui prend de l'ampleur au fil du temps. 

En dehors de ces deux archétypes malheureusement, tous les autres decks qui fonctionnent sont des choses que je connais déjà, et qui ne me donne pas ce sentiment de découverte qui est si agréable après une nouvelle extension. 

Le point très positif a été la réaction rapide de Blizzard qui a changé trois cartes quelques jours après la rotation. Cela nous montre au moins qu'ils n'ont pas peur de s'impliquer pour aider les nouveaux archétypes à se faire une place. Reste à espérer que cela arrivera assez vite pour ne pas en décourager trop d'ici là. 

Et vous, quelle est votre expérience de cette première semaine dans la Fête des Légendes ? Faites nous savoir en commentaires ce que vous avez pensé de cette rotation, et si votre expérience est la même que ce qu'il est relaté par les statistiques et les réseaux sociaux. 

Bon jeu à tous !