Les decks de combos vont sans doute dominer la meta de Hearthstone jusqu'avril

Voici pourquoi
JHden | 23/02/2022 à 14h28 - 1

Ce week-end a eu lieu le premier Masters Tour de l'année 2022. Le tournoi se déroulant juste après l'arrivée du mini-set "Le Repaire d'Onyxia", le tournoi a représenté une très grande influence sur le métagame actuel, particulièrement dans les haut rangs du ladder. 

Trois types de line ups se sont affrontés sur ce tournoi : 

  • Les decks de combos : Prêtre Miracle - Druide Kazakusan - Chasseur de démons Brute - Mage Mozaki -  Voleur Armes
  • Les decks agressifs : Prêtre Ombre - Druide Bêtes - Chasseur Face - Chaman Burn - Voleur Quête
  • Les decks contrôle (avec un peu de combo quand même) : Démoniste Quête ou OwlTK - Chasseur de démons Fiel ou quête (ou les 2) - Guerrier Contrôle ou/et Charge - Chaman OTK 

Comme dans presque tous les métagames d'un jeu de cartes, on retrouve donc le Shi-Fu-Mi habituel entre les decks de puissance brute que sont les decks combos, les decks agressifs cherchant à abuser de leurs lacunes défensives et les decks contrôles qui conservent une notion de combo mais intègrent beaucoup plus d'outils afin de battre les decks agressifs. 

A la fin de ce tournoi, ce sont les decks de combo qui l'ont emporté en finale, pilotés par le Chinois Lovestorm qui s'imposera 3-2 contre l'anglais Judgement, jouant une line up hybride entre le combo et le contrôle. 

Le succès de ces decks n'est pas forcément surprenant, ce sont actuellement les meilleurs decks en termes de puissance brute, et ils impactent la présence ou non de bien d'autres decks sur le ladder. De façon générale, 2021 aura été l'année des decks de combos, particulièrement depuis l'extension d'Hurlevent avec les quêtes, mais également avec l'arrivée des Héros lors de l'extension d'Alterac, qui ont permis d'abord au Voleur d'être dominant et ensuite au Druide. 

Le mini-set avait pourtant fait la promesse de se concentrer sur le rythme et des synergies simples, ce qui a semblé être le cas à l'annonce des cartes. Mais ce sont tout de même des decks de synergies explosives qui ont continués de dominer après son arrivée. 

Alors, pourquoi faut-il se rendre à l'évidence que les decks de curve ne peuvent plus exister dans le Hearthstone actuel, et que jusqu'à la rotation prévue pour le mois d'avril, il ne faut plus compter sur des decks ayant pour but d'enchainer les tours solides. A la place c'est l'explosivité qui est privilégiée, que ce soit dans le développement de la table ou des dégâts. Il vaut ainsi mieux faire 4 tours passifs et un tour exceptionnel que 5 tours réguliers qui s'enchainent dans une construction linéaire.

Analysons ensemble le dernier métagame de l'année du Griffon et expliquons pourquoi les decks de combo domineront cette fin d'année, comme ils dominent depuis maintenant 6 mois.


1. L'explosivité est plus difficile à défendre que la curve

Hearthstone a une politique de non remboursement en ce qui concerne le mana. Si vous ne l'utilisez pas durant un tour, il est perdu pour toujours. 

Lorsque vous affrontez une deck qui cherche à curver, vous allez ainsi vous affronter dans une logique d'utilisation de votre mana régulière, avec des occasions à chaque tour de pouvoir casser le rythme adverse. De plus, vous pouvez également répondre avec des connaissances de jeu plus limitées, car vous avez plus d'informations visibles sur le développement de votre adversaire. A l'inverse, lorsque vous affrontez un deck de synergie, qui se concentre sur l'avancée vers son combo, vous allez devoir répondre à une situation très oppressante avec seulement le mana disponible pour le tour en question.

Cette différence dans la quantité de mana disponible afin de répondre à l'adversaire fait déjà un grande différence pour beaucoup de decks. En effet, la menace qui vous sera présentée ne sera plus petite sous prétexte qu'elle ne se développe que sur un tour. Pour des decks comme le Prêtre Miracle ou le Chasseur de démons Brutes par exemple, leurs tours précédents sont dédiés à avancer vers leur tour de combo, mais également réduire au maximum le prix de ce dernier (Chiromancie pour le prêtre, la quête pour le chasseur de démons).

Ainsi, la pression soudaine à laquelle l'adversaire est exposé est la même que si son adversaire s'était développé en curve tout au long de la partie, les dégâts subis au fil des tours en moins.

De par la nature même d'un développement explosif, on peut ainsi réduire les ressources disponibles à l'adversaire lorsqu'il devra faire face à notre accélération. Pour y remédier, ce dernier doit donc faire preuve d'une excellente capacité d'anticipation, afin de créer une situation qui lui permettra de défendre avec un mana limité. L'autre solution étant de mettre l'adversaire sous pression afin de le forcer à dépenser des ressources et retarder ou limiter la puissance de son tour explosif. 


2. L'explosivité est tout aussi rapide que les decks agressifs

La seconde et principale raison de pourquoi les decks explosifs ont toutes les raisons de continuer à dominer, c'est le fait que leurs contres naturels : les decks agressifs, ne sont plus si rapides que ça en comparaison à ces derniers. 

Etant donné que nous sommes à la fin de l'année, et que la quantité de cartes disponibles est au maximum de ce qui est possible, avec 3 extensions et 3 mini-sets, les decks sont au paroxysme de leur puissance. 

D'un point de vue de développement, il est difficile de réellement accélérer les decks agressifs d'une extension à une autre. Les outils que ce type de decks récupèrent au cours des nouvelles sorties sont donc plus basés sur la flexibilité, la régularité et la disruption que l'accélération de leur plan de jeu. Au fur et à mesure que l'année avance, les decks plus flexibles dans leurs plans de jeu gagnent donc plus à voir de nouvelles cartes que les decks agressifs, qui au final ont un intérêt à ce que les autres decks aient peu de choix dans leurs capacités défensives. 

Les decks de synergies en revanche, progressent lorsqu'ils reçoivent de nouvelles cartes, car ils obtiennent de nouvelles façons d'atteindre leur situation finale. Ainsi comparés à un deck agressif, ce sont des decks qui ont tout intérêt à voir de nouvelles cartes arriver car ils sont bien plus intéressés par la flexibilité apportée par une grande collection de cartes que d'autres archétypes.

A force de voir de nouvelles cartes arriver, les decks de synergies gagnent en vitesse au point où ils sont capables de rattraper les decks agressifs dans l'accomplissement de leur condition de victoire. Actuellement, on peut ainsi voir des Kazakusan joués au tour 2, des quêtes d'Illidan terminées au tour 4 ou 5, des Prêtres Miracles avec léthal au tour 4 ou 5... au final des comportements que l'on attribuerait à des decks libellés "Face" plus que combo. 


3. L'expérience joue en faveur de l'explosivité

Dernier point, et souvent que l'on considère peu dans la progression des decks dans un jeu : le temps de jeu disponible. 

Au delà de la quantité de cartes qui s'accroit, le temps sur chaque deck et l'expérience accumulée par les joueurs grandit également avec le temps qui passe. Même si les nouvelles cartes apportent des nuances et de nouveaux match ups, le gameplay d'une classe sur une année change assez peu, et certains archétypes traversent plusieurs extensions avec assez de peu changements.

Au fil des mois, même inconsciemment, on apprend toutes les finesses d'un deck et dans le cas d'une logique explosive, on intègre également les meilleurs moments pour lancer son offensive ou les adversaires contre lesquels se reposer sur un plan de jeu différent. 

Plus le deck est technique et plus ce dernier demandera de temps pour en maitriser tous les aspects, et logiquement, les decks explosifs sont les plus technique du jeu dans la plupart des métagames, donc ceux qui profitent au maximum du temps qui passe. 


4. Conclusion

Au-delà du fait que le jeu a favorisé les decks à fort potentiel synergique cette année, comme il a pu favoriser d'autres mécaniques du jeu par le passé, ce type de deck est aussi naturellement amené à progresser au fil d'un cycle de rotation.

Pour beaucoup, cette orientation d'Hearthstone en 2021 les aura poussé à se désintéresser du jeu, ou à revoir leurs objectifs et investissement à la baisse. Pour d'autres, en grande partie les joueurs avec un énorme volume de jeu, ils soulignent le challenge qu'a représenté la compréhension globale des decks de ces derniers métagames.

Quoi qu'il en soit, il me semble inévitable que ce soit les decks à très fort potentiel synergique qui dominent jusqu'au mois d'avril prochain. Et même avec des nerfs sur Guff par exemple, le héros de Malfurion qui semble soulever de plus en plus de polémiques, d'autres decks avec un fonctionnement similaire en termes d'utilisation des ressources prendront le relais avec quelques jours de tests. 

Les decks de rythme sont revenus en partis avec le mini-set, cette semaine par exemple, le Voleur SI:7 était l'archétype le plus populaire de Valeera malgré la victoire du Voleur Armes lors du Master Tour One de ce week end. Pour les amateurs de contrôle, on peut se réjouir du fait que Guerrier ait enfin une réelle version contrôle, jouant Onyxia, boss de raid et Kazakusan comme outils de valeur en haut de la curve. 

On peut se concentrer sur le fait que le Voleur Si:7 est incapable de répondre à une Ecaille d'Onyxia au tour 2 face à Druide, ou du fait que Mage Mozaki ridiculise Guerrier Contrôle à chacune de leur rencontre. Mais même si le constat est largement en faveur des decks de combos, il est indéniable que le mini-set a tout de même poussé les choses vers plus d'équilibre. 

Bon jeu à tous.

Tags : Hearthstone Metagame
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