Le métagame, cet animal mystérieux et encore inconnu du grand public

Un Chasseur sachant Chasser
JHden | 10/08/2022 à 20h50 - 10

Pour certains, c'est un mythe, pour d'autres, il est celui qui domine le règne animal des jeux de cartes. Aujourd'hui, nos experts se lancent à la découverte d'une créature dont on attend beaucoup parler juste après de nouvelles cartes : le métagame.

Comme tous les autres animaux, cette bête est soumise à des cycles naturels qui se répètent presque de façon automatique. Ces cycles déterminent les phases par lesquelles le métagame passe au cours de son évolution, et nous aident à en apprendre plus sur ses migrations futures. 

Nos recherches sur ses pérégrinations au fur et à mesure du temps nous ont permis d'établir un modèle qui semble se répéter d'une extension à l'autre. Aujourd'hui, nous souhaiterions partager ces conclusions avec vous, dans un but scientifique certes, mais surtout afin de remettre dans un contexte tout ce qui a pu arriver durant ces premiers jours de l'extension.

Le métagame est un animal qui vous est inconnu ? Vous avez déjà trouvé le "prochain deck broken qui va se faire nerf" ou votre youtubeur préféré en est à son quatrième "deck qui démoli le métagame,  582% de winrate" ? Ce documentaire est fait pour vous. 

Cet article a pour but d'expliquer le fonctionnement du métagame dans les sphères compétitives, là où les choses ont tendance à bouger beaucoup plus vite qu'ailleurs. Votre expérience peut ainsi être différente de ce qui est relaté ici, l'équipe de production se décharge totalement du fait que Démoniste diablotin vous démolisse au tour 5.  

PS : Les decks ont à vocation d'illustrer les archétypes. Chaque joueur a pour l'instant un avis différent, et les versions définitives ne seront pas connues avant au moins une semaine. 


1. La période de puissance brute

À sa naissance, le métagame est un animal tumultueux, constamment en recherche d'attention. Ainsi, les decks qu'il met en avant sont souvent des decks proactifs qui cherchent à s'imposer plutôt que de réagir à quoi que ce soit de précis. 

Durant cette phase, le métagame est très instable, difficile à prédire. C'est un animal sauvage, presque bipolaire, capable de vous sauter à la gorge comme de vous ignorer et de jouer dans son coin. De ce que nous avons pu observer, le jeune métagame a des accointances avec différents types de créatures. Des Diablotins, des Squelettes ou encore un mélange de Loutres et de Dragonnets ont été aperçus en compagnie du jeune métagame. 

Parmi ces compagnons de jeu, tous avaient le point de commun d'avancer vers un but précis, généralement d'infliger beaucoup de dégâts, soit de façon constante, soit d'un seul coup. Assez simple à repérer, ces espèces ont le mérite d'être rapidement découvertes par nos équipes. Elles se basent sur des plans de jeu simples, que l'on visualise facilement et qui amène tout de suite à un certain confort de jeu, et à une prise de décision relativement efficace.

Grâce à leurs yeux experts, nos équipes ont immédiatement vu le potentiel agressif des Diablotins, ainsi que la capacité du Druide à exploiter son mana et ses sorts d'invocations de petits animaux mignons pour utiliser Sire Denathrius par la suite. Nos experts sont les meilleurs. 

D'autres animaux ont également été aperçus durant cette première phase d'observation. Toujours dans la même logique de suivre un plan de jeu déterminé à l'avance, ces derniers se concentrent sur des combinaisons et des tours particulièrement explosifs. 

Durant nos recherches, nous avons ainsi pu voir des Voleurs Miracle, se réunissant en petits groupes dans leur lieu favoris, le Cimetière du vice. Si ces derniers peuvent se montrer impressionnants, ils ont, comme d'habitude sur les dernières extensions, été mis en déroute par des adversaires rapides en début de partie. 


2. La période d'adaptation 

Une fois qu'il commence à grandir, le métagame devient plus capricieux quant à ses potentiels camarades de jeu. Il ne traine plus qu'avec les meilleurs, devenant un animal élitiste, presque snob. 

Ainsi, tous les decks qui faisaient partie de sa troupe de jeunesse sont passés au crible, étudiant leurs potentielles faiblesses pour savoir s'ils ont un futur à ses côtés. En parallèles, on peut voir de nouvelles espèces lui tourner autour, et tenter de chasser les précédentes, qu'elles ont eu le temps de voir en action et sur lesquelles elles ont un avantage. 

Afin de tester la valeur de ses meilleurs éléments de la première période, le métagame voit donc de nouvelles espèces naître. Elles sont plus intelligentes, plus vicieuses, et se nourrissent des informations glanées sur les autres pour prendre l'avantage.

À ce petit jeu là, le Mage Squelette est très vite devenu le prédateur naturel du Démoniste Diablotins. Et ce dernier a malheureusement vite été relayé hors du cercle des proches du métagame. Le deck est toujours très populaire, certes, mais il porte déjà le fardeau de savoir qu'un mauvais match-up existe, et le métagame tend à ne pas être très clément à cette période de sa vie. 

Dans ses plus hautes sphères donc, le métagame met de côté le Démoniste, cherchant déjà un autre candidat afin de remettre la domination du Druide en question. 

Si la bataille fait rage, et sans le démoniste dans l'équation. Il semblerait que ce soit Thrall, un animal mi-murloc mi-élémentaire, qui soit en passe de tenir tête au Druide (lui-même mi-loutre mi-dragonnet, on le rappelle). Grâce à sa capacité à développer sa table pour mettre la pression, et à ses outils de disruption de la main adverse (Mutanus et Théotar, le duc fou), cette nouvelle espèce est en capacité de retirer Denathrius au Druide assez régulièrement. 

Outre Malfurion ainsi, qui parait rester dans les bonnes grâce du métagame, ce sont donc le Mage et le Chaman qui ont su convaincre dans cette seconde partie. Grâce à des plans de jeux plus nuancés, ils ont pu s'adapter aux decks déjà installés ou attendus, et faire leur place au plus près d'un métagame encore très capricieux. 


3. La période de puissance relative

Si nos sommes tout juste à ses prémices, cette entrée dans l'âge adulte d'un métagame est souvent la plus passionnante pour les observateurs compétitifs. À l'inverse de la puissance brute, qui récompense les decks capables de s'imposer dans un environnement inconnu, la puissance relative fait écho à ces stratégies qui ont une idée de qui seront leurs adversaires, et qui se sont préparées à ces dernières. 

Également, si les deux premières phases sont beaucoup plus créatives en termes de deckbuilding, que ce soit dans les archétypes ou dans la façon de les construire, le pinaillage est désormais de mise. En effet, le but d'un deck ne sera plus de devenir la version de lui-même la plus puissante possible. Mais bien la version qui a le plus de chance de battre les autres decks identifiés dans sa zone de prédation. 

Paradoxalement, c'est fréquemment l'arrivée des decks agressifs qui propulse le métagame dans ce nouvel état. Ses nouveaux amis, tout content d'avoir réussi à convaincre et à s'imposer, oublient totalement la possibilité de se faire agresser sans détours.
Comme c'est devenu une routine de cette étape de la vie de notre jeune métagame, c'est le Chasseur Face qui lance la période de puissance relative. En venant montrer à tous les autres animaux qu'il est le meilleur quand il s'agit de simplement jouer sur la ressources des points de vie, il les force à trouver d'autres conditions de victoire, ou au moins à nuancer leur stratégie. 

L'autre aspect très important dans cette période de puissance relative, c'est le retour des anciens decks, qui savent dorénavant à quoi ils devront se frotter pour se faire une place dans ce nouvel environnement. Ce joyeux mélange de nouveaux et d'anciens decks est une expérience particulière à voir pour nos équipes. Elles vont être le témoin d'un spectacle mêlant nouveaux arrivants et anciens dominants dans un combat pour leur survie à long terme. 

Parmi les retours très attendus, le Prêtre Cochon, le Chasseur Quête, le Voleur Jackpot ou encore le Big Mage sont des espèces qui ont toute ma curiosité. En effet, ces animaux à tendance ultra synergique ont la fâcheuse habitude d'être peu adaptables dans leur conception, et vont donc avoir du mal à intégrer beaucoup de nouvelles cartes.

C'est assez logique après plusieurs mois d'affinage aux côtés du métagame précédent, ces decks semblaient être terminés, ayant atteint leur potentiel maximal. Ainsi, s'ils sont testés, il s'agira probablement de versions très proches de ce qu'ils étaient, le but étant de savoir s'ils peuvent toujours être compétitifs plus que de refaire tout le cheminement de construction du deck. 


4. La période d'affinage 

Après ces trois phases dans lesquelles ce sont les archétypes qui ont tendance à bouger, nous devrions avoir une bonne idée de la forme finale du métagame. Et enfin avoir la confirmation que Guerrier est une classe qu'il vaut mieux jouer dans un jeu d'aventure. 

La période d'affinage de ce fait, représente les petits détails de notre animal en observation. Si plus grand-chose ne progressera dans les caractéristiques facilement visibles du métagame, il continuera de subir des évolutions mineures. Ce sont le type de changement que l'on observe après des centaines de parties avec un deck, et qui vont orienter certains de ses match-ups, ou simplement tenter de créer la surprise. 

Cette période est souvent considérée comme la période d'hibernation pour un métagame, la grande majorité des observateurs demandant l'intervention humaine afin de lui insuffler un peu plus de vigueur. 

Nous sommes encore loin de cette période d'affinage, et les choses auraient pu changer depuis nos dernières recherches. Mais si nos observations du passé sont correctes, alors nous devrions vois plusieurs phénomènes apparaître prochainement : 

  • Des demandes de nerfs de la part de braconnier mécontents. En général, la demande concerne un animal aux tons verts, avide de mana, et qui prétend aimer la nature. 
  • Des plaintes concernant les decks proactifs, qui punissent immédiatement une erreur ou une mauvaise sortie. À l'heure actuelle, le Démoniste semble être un candidat intéressant.
  • Un joueur va jouer Guerrier Pirate. Nos équipes ne l'expliquent toujours pas, et ne savent pas qui est cette personne pour lui poser la question. 
  • Paladin va tantôt être considéré comme excellent, tantôt comme l'une des pires classes. Tout est normal, le petit Uther a toujours eu du mal à être régulier. 
  • Chasseur Face fera une percée, tout est normal, cela fait partie des règles de la nature. Chasseur Quête restera le meilleur deck de la classe au final.
Tags : Hearthstone Metagame
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